Dans la fraicheur de Novembre... [Pv Jin]

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La vie était cruelle... Bien trop dure parfois, Alice en avait déjà fait l'expérience, malheureusement. Mais dans ce monde si dur certains êtres savaient trouver leur lumière. Celui ou celle qui, grâce à l'amitié ou encore l'amour, pouvait donner aux autres l'espoir de continuer à vivre, la foi en l'avenir, en quelque chose de meilleur. Alice, elle, n'avait pas encore rencontré ce genre de personne.

Bien évidemment, elle avait des amis auxquels elle tenait, des confidents, ou encore des exs petits amis qu'elle avait beaucoup aimé, elle avait même un petit ami, mais voilà... En dehors de tout ça, elle n'avait rien de bien concret auquel s'attacher. Et puis, d'ailleurs, elle commençait à faire n'importe quoi, et à agir n'importe comment. La Serpentard le savait, elle devait changer d'atittude, se reprendre en mains et cesser de revenir en arrière comme elle en avait l'habitude...

La preuve en était de la relation qu'elle avait avec Maxime... Il était son ex, oui, mais elle ne savait pas à quoi s'en tenir avec lui. Elle ne savait pas si ses sentiments revenaient... Il lui semblait, oui, mais elle n'était certaine de rien... Et puis, s'ils s'étaient quittés, c'était pour de bonnes raisons, non ?

Aujourd'hui, faisant un bilan de ce qu'elle avait fait de bien ou de mal, Alice réalisait que cette bulle dans laquelle elle s'était renfermée après la perte de ses parents ne l'avait aidée en rien. Ca avait été son seul moyen de défense, alors qu'elle avait été si jeune, mais au fil des années, cette bulle, ce lourd silence qu'elle avait installé, même s'il l'avait protégée du monde extérieur, l'avait fait souffrir bien plus après.

Lorsqu'elle avait réalisé que cette protection, que ce qu'elle avait construit pour tenir bon par le passé, lui causait bien trop de problèmes au présent, Alice n'avait su comment réagir. Elle avait été incapable de s'en détacher, de s'en libérer et d'aller vers les autres comme n'importe quelle personne normale le ferait. C'était alors qu'elle avait rencontré Maxime... Un élève de Serpentard, d'un an son ainé, dont elle était rapidement tombée amoureuse.

Mais elle avait été incapable de dire à celui qu'elle aimait la nature de ses sentiments, parce qu'elle avait été effrayée. Effrayée par l'éventualité de le perdre, effrayée par une nouvelle perte, un nouvel abandon. Alors, elle n'avait rien dit, et ce jour après jour, en pensant que ça suffirait à Maxime et que les mots étaient inutiles entre eux.

Mais visiblement, leurs sentiments ne devaient pas être assez forts, ou leurs paroles assez nombreuses, car le Serpentard avait déduit de ce mutisme qu'elle ne l'aimait pas... Et il avait alors annoncé à Alice qu'il voulait la quitter, en pensant peut-être que cela ne lui ferait rien. Et depuis, ils étaient censés rester amis...

Si Edward, un autre de ses exs, n'avait pas été là cet été, si elle ne l'avait pas vu, elle aurait sûrement continué de penser à Maxime pendant ces deux longs mois passés chez elle. Mais au lieu de ça, l'autre jeune homme, celui qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps, avait fait remonter à sa mémoire d'autres souvenirs, plus sombres, qui lui avaient été nécessaires pour aider le jeune homme à traverser ce deuil qu'il vivait. Oui, Edward avait perdu ses parents cet été, il était par conséquent venu vivre chez sa grand mère en Angleterre en attendant d'être placé dans une famille quelque part ailleurs. Finalement, ça avait été en Irlande qu'il avait été, là où son parrain vivait.

Et maintenant qu'elle était à Poudlard... Alice se sentait différente. Cet été avait été différent pour elle. Il lui avait ouvert les yeux. Il lui avait redonné Edward et dans son esprit, comme dans son coeur maintenant, elle ne s'imaginait plus sans lui. Malgré tout, elle ne l'aimait plus, ça elle en était certaine. Du moins, elle n'était plus amoureuse de lui. Mais elle ne pouvait pas le laisser maintenant parce qu'ils avaient traversé les mêmes épreuves et que, si Edward réussissait à s'en sortir, alors elle aussi était capable de le faire.

Après tout, sa mère était maintenant morte depuis bien plus longtemps que son ami, elle devait, elle aussi, faire son deuil une bonne fois pour toutes, et cesser de remuer ce passé qui la faisait tant souffrir.

Ca avait du moins été ce qu'elle s'était résolue à faire, jusqu'à ce qu'elle reçoive une lettre de son père... Elle avait cru devenir folle en la lisant, et ses mots ne cessaient de lui revenir en tête. Elle avait également fait une découverte bien étrange, en rapport avec sa mère, qui l'empêchait maintenant de tourner la page. Et ça, c'était vraiment problèmatique.

Alice avait passé son après midi au parc. Elle avait bouquiné, malgré la fraîcheur qu'il y avait à l'extérieur. Cela ne la dérangeait pas, elle était bien habillée.Elle avait en effet un T-shirt, accompagné d'un épais gilet noir et elle avait enfilé par dessus ça sa cape et son écharpe aux couleurs de Serpentard. Il devait être dans les alentours de 16 heures, lorsque la jeune fille revenait en direction du Château. C'est qu'elle vit plus loin, à l'ombre d'un arbre, une silhouette bien familière pour elle.

Doucement, elle s'approcha de Jin, qui semblait rester là à penser... Elle ne le connaissait que depuis quelques temps, et pourtant, ce jeune homme, elle l'appréciait beaucoup. Il lui semblait même que c'était réciproque.

- Il parait que, quand on réfléchit trop, notre cerveau peut exploser, tu sais, comme dans les dessins animés moldus ? déclara-t-elle avec un léger sourire.

Sa blague n'était pas bien drôle, mais elle la faisait tout de même sourire malgré tout. Bon, elle doutait que le cerveau de Jin explose... Mais il verrait peut-être ce à quoi il faisait allusion, puisque, lui aussi, avait connu le monde moldu. Alice s'installa près de lui.

Elle resta silencieuse quelques secondes - elle n'était pas de nature très bavarde de toute façon - savourant ainsi ce plaisir de retrouver dehors sans personne aux alentours, et ce uniquement grâce aux fraiches températures de ces jours ci.

Alice commença à passer sa main dans l'herbe fraîche à ses pieds, et à arracher nerveusement les brins d'herbe qui l'entouraient. Elle demanda alors à Jin :

- Ca va ?

Une simple entrée en matière... En même temps, elle ne voyait pas quoi dire d'autre pour le moment.

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Il fallait que Jin fasse le point, un break, qu'il ait de la tranquillité pour pouvoir penser, se refraîchir la mémoire et faire le tri dans son cerveau. Il fallait qu'il se remémorre tous ces bons moments passés avec Satine, ou encore avec Assia, et tenter de comprendre les erreur commises. Pourquoi des ruptures si brutales ? Même avec le temps, aucune réponse ne venait à Jin, ce qui pouvait avoir tendance à l'agacer. Il avait ce goût amer que la vie ne l'aimait pas, ne le gâtait pas, et ce, depuis la mort de ses parents, un hiver datant de huit ans. Les Mangemorts avaient pris ses parents en embuscade, les avaient torturé car ils savaient qu'ils faisaient partis de l'Ordre du Phénix et voulaient puiser des informations, puis les avaient tué sauvagement. Depûis cet hiver, Jin s'est promis d'apprendre la magie, de la contrôle, de ne faire qu'un avec, et de venger ses parents.

Le jeune Poufsouffle était adossé à un arbre, avait un chapeau sur le crâne et des lunettes de soleil, bien que le ciel fut nuageux, mais pour cacher ses yeux remplis de larmes, un tee shirt, un pull avec sa robe de sorcier par dessus avec le blason jaune réprésentant un Blaireau de Poufsouffle, l'écharpe assortie et des converses. Jin était souvent habillé tout en noir, sa couleur favorite. Un léger vent saisonnier soufflait, ce qui reffraichissait considérablement l'air, mais l'adolescent résisitait très bien aux températures les plus chaudes ou même aux plus froides. Son regard noir, camouflé par ses lunettes de soleil, regardait la surface du lac, qui était ondulée par les vagueulettes causées par le vent. Certes, ses yeux regardaient la surface du lac, mais ils étaient en fait perdus dans le vide.

Jin était, en l'instant même, nostalgique. Il regrettait, et regretterait toute sa vie de ne pas avoir dit à ses parents qu'il les aimaient. Il regrettait le bon vieux temps ou il oublait ses soucis avec Satine ou Assia, elles qui le comprenaient, le soutenaient. C'était dans leurs yeux que Jin puisait la force de se battre, de ne pas renoncer à la vie, même si, à présent, il avait de très bons amis qui faisaient de même, entre autre Bella et Minami, de la même maison que Jin, Lalie et Daisuke de Serdaigle ou encore Maxime et Edéis de Serpentard.

C'est alors que Jin était ainsi que arriva Alice Thompson, une troisième année chez Serpentard. Cette jeune fille était grande et mince et possédaient des cheveux magnifiques. Ils étaient blonds et lisses ou frisés, en fonction de la coiffure qu'elle choisissait. En l'occurence, elle les avaient lisses aujorud'hui. Cette fille avait comme un sixième sens, elle savait que Jin était perdu dans ses pensées et songeait. Ses paroles résonnèrent comme des tambours dans la tête de Jin, qui tourna sa tête vers elle. Elle sourit amicalement, et le Poufsouffle lui rendit cette marque d'humeur. Elle s'assit à côté de lui et arracha de l'herbe nerveusement.

-En effet, mais si cela était probable, je pense que mon cerveau aurait déjà explosé, non que ça ne me déplaise pour arrêter de me torturer, répondit Jin en souriant.

Elle demanda ensuite comme il allait. Il répondit :

-Ca va, je te remercie, et toi, comment vas-tu ?

Alice et Jin s'entendaient très bien, malgré le fait qu'il ne se conaissait que très peu. Certainement leur point commun de ne plus avoir de parents proches de soit ? Quoi qu'il en soit, un peu de compagnie ne pourrait faire que du bien à Jin, cela lui changerait les idées.

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Alice faisait n'importe quoi, ces temps-ci... Quelques jours plus tôt, elle avait encore trouvé le moyen d'embrasser Maxime, alors que tout était pourtant bel et bien fini entre eux et qu'elle sortait avec Yanny. Le fait était que son baiser qu'elle avait échangé avec son ex avait été tout sauf innocent, et celui-ci avait réveillé chez la Serpentard des sentiments qu'elle avait pourtant pensé être envolés définitivement. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait. Une seule chose était sûre : elle était complètement paumée.

Pourtant, d'habitude, lorsqu'elle décidait de mettre fin à une histoire, elle le faisait, et oubliait tout ses sentiments... C'était d'ailleurs ce qui lui était arrivé avec Edward... Elle avait su tourner la page, et finalement, le jeune homme n'avait été qu'un simple ami, elle s'en rendait compte aujourd'hui. Alors, pourquoi les choses seraient différentes avec Maxime ? Parce qu'elle l'aimait ? Elle n'était même pas sûre de ses sentiments pour lui, elle n'y comprenait plus rien !

Elle aurait aimé avoir quelqu'un à qui se confier, à ce sujet, mais c'était plus fort que la Serpentard, elle n'osait pas parler, et ce à quiconque. Surtout en ce moment... Elle n'avait rien dit à qui que ce soit de ce qui n'allait pas, et encore moins de ce qu'elle avait fait avec Maxime. De toute façon, elle pensait ne rien dire à personne... Le problème était que tout lui tombait dessus en même temps, et qu'elle ne savait donc plus quoi faire, ni même quoi dire... En réalité, elle ne savait même pas quoi penser ! Parfois, elle regrettait le passé, et ce problème qu'elle avait de toujours compliquer les choses, et ce même sans le vouloir.

Parfois, elle aurait aimé être comme Edward. Il avait réussi là où elle avait échoué, et même s'il était tout récent pour lui d'être orphelin, et qu'il aurait en théorie plutôt été du ressort d'Alice d'être son exemple, c'était l'inverse qui s'était produit : Edward était son exemple, celui qu'elle suivait, et à qui elle aimerait ressembler. Elle tenait à ce jeune homme au grand coeur, et elle ferait tout pour qu'il aille mieux, même à distance.

Pendant les vacances, ils avaient eu la chance de se voir bien souvent, mais avec cette rentrée scolaire, et le placement du jeune homme en Irlande, Alice n'avait pas revu Edward. Tout ce qu'elle espérait, en plus du fait que tout se passe bien pour lui, était qu'il ne s'isole pas trop.

L'isolement était un mauvais moyen de faire face à un deuil, elle le savait parce que c'était ce qu'elle avait mis en pratique lorsqu'elle avait perdu ses parents. Ou tout du moins, lorsqu'elle avait perdu sa mère et que son père s'était fait passer pour mort. Et cela ne l'avait pas aidée, bien au contraire. Elle avait remarqué aujoud'hui que son attitude ne lui avait causé que du tord. Et elle ne laisserait certainement pas Edward adopter une telle attitude ! Tout simplement parce qu'elle ne voulait pas le voir déperrir, et qu'elle tenait trop à lui pour ça, mais également parce qu'elle savait que le jeune homme était différent d'elle et que lui serait assez fort pour surmonter tout ça, à condition qu'il le veuille. Et puis, il n'était pas seul. Même si elle n'était pas d'un grand soutien, de là où elle était, Alice était là pour lui, et ça, il devait le savoir.

Lorsqu'elle était revenue vers le Château, Alice avait vu Jin, à l'ombre d'un arbre. Ce Poufsouffle, de deux ans son ainé, elle ne le connaissait que très peu, mais pour le peu qu'elle connaissait de lui, elle l'appréciait, et il lui semblait que c'était réciproque. Puisqu'il lui restait un peu de temps, et qu'il lui semblait que le Poufsouffle ruminait un peu seul dans son coin, Alice avait été le rejoindre.

Elle avait été s'installer à côté de lui, en essayant de le sortir de ses songes. Pour cela, elle n'avait rien trouvé de mieux qu'un semblant de blague... Déclarant alors que son cerveau allait exploser s'il continuait de trop réfléchir. Lorsque Jin tourna la tête vers elle, il lui adressa un sourire également, auquel Alice répondit à nouveau par un autre sourire. Elle était contente de le voir, même si elle ne le connaissait que très peu et que, visiblement, Jin n'était pas au meilleur de sa forme. Alice se demandait bien ce qu'il avait... Peut-être voudrait-il en parler ?

Bien sûr, elle n'avait aucune raison de s'assurer qu'il n'allait pas bien ou quoi que ce soit d'autre, car ses lunettes de soleil - alors pourtant que le ciel était couvert - l'empêchaient de le regarder dans les yeux, sans quoi, elle aurait certainement vu ses larmes.

Jin lui répondit que si ce qu'elle avançait était probable, il pensait que son cerveau aurait déjà explosé, non que ça lui déplaise pour qu'il arrête de se torturer... Il sourit une nouvelle fois, mais ses mots avaient interpellé Alice, même si elle fit de son mieux pour ne pas le montrer. Tout en continuant d'arracher l'herbe nerveusement, la jeune fille demanda :

- Te torturer ? A quel sujet ?

Curieuse, la Serpentard. C'était certain, elle était même TRES curieuse, un peu trop peut-être. Lorsque des paroles, comme celles-ci, l'interpellaient, elle ne pouvait s'empêcher de demander aux intéressés plus de précisions. Malgré tout, elle avait tout de même tenté de savoir siJin allait bien, même si, à priori, ce n'était pas vraiment le cas.

Le jeune homme lui répondit que ça allait, avant de la remercier, et il lui retourna alors la question. Alice fronça les sourcils, à la fois parce qu'elle était sceptique par ce que lui avait dit le Poufsouffle, mais également parce que de son côté, elle n'allait pas très bien, même si elle faisait croire à tout le monde que c'était le cas.

Après un instant, cependant, elle répondit :

- J'ai connu des jours meilleurs...

Elle faillit ajouter plusieurs choses, notamment qu'elle était légèrement en colère après elle même et sa stupidité, mais elle était maintenant bien trop préoccupée par le cas de Jin. Et puis, soyons clair : S'occuper de Jin allait lui changer les idées. Elle n'avait pas envie de repenser à tout ce qu'elle venait de gâcher pour le moment. Son esprit était assez embrouillé comme ça. Mieux valait pour cela qu'elle continue de parler avec son ami.

- J'ai l'impression que tu n'es pas non plus au top de ta forme, je me trompe ?

La jeune fille adressa alors un très léger sourire à Jin, comme pour lui faire comprendre qu'il pouvait l'avouer, si ça n'allait pas. Elle ne lui en tiendrait de toute façon pas rigueur, car elle même n'était pas vraiment mieux. Cependant, s'il voulait en parler... Elle était là.

- Tu sais, si tu veux m'en parler... Tu peux. Je sais que je ne suis pas très avenante, mais je sais écouter ceux qui en ont besoin, quand il le faut. Et puis, on dit généralement que "C'est aux inconnus qu'on parle toujours des choses les plus importantes".

Alice lui adressa alors un très léger sourire, ne sachant si, oui ou non, il allait avouer à la jeune fille ce qui n'allait pas, ou s'il allait continuer à faire croire que tout allait bien et à discuter avec elle de tout et de rien.

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