Ce matin, je m’étais levé avec une sorte de détermination que je ne connaissais pas encore. Jamais je n’avais eus un projet aussi important en tête. Et encore moins l’envie de le réaliser. Mais à présent c’était différent. Une fois réveillé, je pris plusieurs tenues. Celle que j’allais porter dans quelques minutes et celle que je pliai soigneusement dans mon sac à bandoulière. Je me dirigeai par la suite en direction de la salle de bain. Elle était vide. J’en profitai donc pour prendre un long bain moussant, histoire de me détendre un peu. Les minutes défilaient malheureusement bien trop rapidement pour moi. Je finis donc par sortir du bain marchant d’une démarche gracieuse et assuré sur le carrelage froid et glissant. J’attrapai une longue serviette blanche et commençais à essorer ma longue chevelure blonde. En me retournant je me retrouvai face à un long miroir. Mon reflet nu s’y reflétait. J’avais toujours du mal à me mettre dans la tête que ce corps à la teinte légèrement mate, fin et constitué de fins muscles nerveux. La seule chose que je reconnais en ce reflet était mes yeux verts clairs. Et encore, une lueur de tristesse et d’hésitation s’y trouvait en permanence depuis ma transformation. Chose qui ne c’était jamais produit jusqu’à maintenant. Mon cœur se serra et une larme transparente roula le long de ma joue. Je m’appuyai contre ce miroir maudit. Ce ne fut par la suite plus qu’une seule larme qui fut son apparition mais une multitude de larmes qui ruisselaient et finissaient par tomber au sol ou sur ma serviette de bain tomber sur le carrelage.
Je restai ainsi pendant plusieurs minutes, laissant sortir tout le mal et la tristesse qui restait enfermé en moi depuis plusieurs semaines. Je finis par me laisser tomber au sol sur les genoux. Je me sentais vidé. Malgré cela, je savais qu’il fallait que je me batte. Je ne pouvais être faible ! C’est pourquoi après quelques minutes encore sur le carrelage blanc de la salle de bain, je finis par me relever. J’essuyai toute trace de larme sur mon visage et finis rapidement de me sécher. J’endossai finalement ma tenue prévue pour ce soir, je ne me sentais pas capable de rentrer à Poudlard pour venir me changer pour partir vers celui qui allait bouleverser tout mon destin. Je m’habillai donc lentement. Je vêtis un long pantalon noir en synthétique fin, d’un chemisier noir laissant les trois derniers boutons du haut ouvert, on pouvait ainsi voir le pendentif à la forme de clair de lune que je gardais en permanence sur moi. Je me coiffai soigneusement et ajoutai une pointe de maquillage à mon visage qui n’avait pourtant n’en n’avais pas besoin étant donné qu’il était devenu à présent parfait. Je finis par prendre mon sac et le rapporter dans les dortoirs. Avant de partir d’un pas un peu plus de moi, je pris ma longue cape noir en soie et l’agrafa. Je fermis la porte avec douceur, laissant derrière moi un dortoir ou régnait un silence de mort, comme si quelqu’un se doutait de ce qui allait m’arriver…
Je marchais lentement. Je me tenais droite, comme un piquet. Une fois sortis des cachots, ces perpétuels regards que me lançaient tous les élèves que je croisais commençaient à devenir une habitude pour moi. Je commençais même à trouver amusant les lueurs d’agacements des jeunes étudiantes qui ne savaient plus quoi faire lorsque je surgissais devant leurs copains. Mais la plupart du temps je les ignorais. J’abaissai donc d’un geste gracieux mes lunettes de soleil noir qui étais jusqu’à maintenant posé sur ma chevelure ondulée, et sortis du château en direction de pré au lard, laissant planer derrière moi une onde d’admiration et d’agacement.
Le soleil était au rendez vous, brillant sur ma peau. Ma longue chevelure blonde se mouvait en rythme avec mes pas. J’arrivais donc à Pré au lard sous un ciel bleu éclatant. Je me promenais donc lentement, faisant semblant de m’intéresser aux vitrines des diverses boutiques existantes. Je me pris même à parler avec plusieurs élèves de la même maison que moi. Je n’étais pas spécialement très franche avec eux, mais autant avouer que cela me faisait du bien de communiquer enfin avec des personnes que je connaissais et appréciais un minimum. Le temps passait donc plus rapidement que je ne le pensais et l’obscurité commençait même à tomber. Je finis par prétexter que j’attendais une de mes amis au bar voisin pour me dépêtrer d’eux. Je me dirigeais effectivement vers le bar le plus accueillant de Pré au lard et y pénétrai. Je commandai une bierreauxbeurre. J’allai ensuite m’installer sur une banquette en cuir usé par le temps, se situant tout au fond du bar juste à côté de la grande cheminée de pierres. Pendant environ une heure, je consommais avec une lenteur exagéré ma boisson tout en regardant par la vitre pleine de bué, le soleil se coucher. Une fois le soleil s’étant définitivement caché et les élèves de Poudlard étant partis pour ne pas enfreindre le règlement en pénétrant après le couvre feu je finis par me lever et me diriger discrètement vers la porte de sortie. Personne n’avait l’air de s’étonner, il faut dire qu’il était difficile de me donner un âge exact. Ils devaient tous penser que j’étais une adulte et non une élève. Ce qui était plutôt utile dans certaine situation telle que cette dernière. Je sortis donc sans trop de problème du bar. Je marchai rapidement jusqu’à un coin isoler de la civilisation, c'est-à-dire dans les premières limites d’arbres, à l’orée de la forêt. Je rabattis ma large capuche noire et m’enfonçai de quelques mètres de plus. Je me concentrai et finis par disparaître accompagnée d’un petit « POP ». Je venais de transplanter avec brillance. Ma destination était le chemin de traverse.
J’arrivai avec légèreté sur les pavés humides et noir du chemin de traverse. C’était un voyage réussit avec brio. J’étais assez fière de moi. Je tournai mon regard autour de moi. Pas un chat dehors. Ce qui était parfait. Je pris donc la direction de l’Allée des Embrumes. Longeant les murs des rues étroites sinueuses je surveillai fréquemment mes arrières tout en maintenant ma large capuche noire en place, qui laissait mon visage dans l’ombre. Je n’étais venus qu’une seule fois dans se coin du chemin de traverse mais j’avais parfaitement bien mémorisé le chemin qui menait à mon point de rendez vous. J’avançais donc d’un pas rapide et sur de moi.
Malheureusement pour moi, le vent commençait à se lever et autant dire qu’il était quelque peu frais. Je resserrais ma fine cape de soie autour de moi, ce qui évidemment ne servait pas à grand-chose mais bon, c’était mieux que rien. De plus, dans ces rues si étranges, les toits se touchaient presque au dessus de ma tête ce qui me plongeait dans un noir quasiment total. Je finis donc par sortir ma baguette et exécutai un simple lumos histoire que je vois ou je mettais mes pieds, sans trop éveiller de soupçons sur moi. Je finis donc par arriver dans un cul de sac. C’était cet endroit t’en attendu, enfin peut être que ce n’était pas le mot approprier. Après tout, je n’en savais rien. Je m’avançai jusqu’au fond pour éviter que des passants étranges et agressifs ne me rejoigne. Ce n’était pas tellement le bon moment. J’attendais donc appuyer contre un mur en briques usés dans une posture bien féminine, les jambes croisées. Cela faisait déjà dix minutes que j’attendais seul dans ses rues malfamées et pourtant toujours personnes. Je commençais donc à me remettre en question, le trac commençant petit à petit à monter en moi bien que je n’en laissais point paraître. Je me posais une multitude de questions, mais une chose était clair dans mon esprit, j’avais toujours été d’accord avec les idées et opinions du maitre, j’ai toujours voulus pouvoir l’aider comme l’avais si bien fait ma grand-mère et j’espérais bien pouvoir prendre la relève et la rendre fière de moi. D’ailleurs une vélane pourrait lui être fort utile. Manipulatrice et charmeuse comme je pouvais l’être pourrait bien aider lors de la formation de pièges et autres. Du moins c’est ce que j’espérais. Ne pas la décevoir, mais également ne pas LE décevoir. Lui, le sorcier le plus talentueux et fort au monde…
J’étais perdu dans mes sombres pensées, ce qui m’évita de trop me poser de question sur le retard du Maitre. De toute façon cela n’était rien pour moi. Le fait qu’il est voulu me rencontrer est déjà un honneur pour moi. Et après tout, il était le Seigneur des Ténèbres, il pouvait donc se permettre d’arriver quelques minutes en retard. Cela m’arrivait bien souvent également donc bon. Je jetai cependant un regard loin devant moi, mais je ne distinguais toujours rien à l’horizon. Quand soudain une ombre passa devant la petite rue en cul de sac ou je me trouvais. Mais elle ne vint pas vers moi. Je m’étais surement fais une fausse alerte. Cependant, je la vis passer plusieurs fois. C’était étrange. L’angoisse venait à moi. Si ce n’était pas lui, qui cela pouvait être ? Je me préparais donc, prête à attaquer cette étrange chose. Au moment où je pensais cela, une lumière surgit de nulle part, à quelques mètres de moi. Cette fois ci, j’en étais sur, il était bien là…
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Jeu 21 Mai - 14:32