La musique adoucit les moeurs... [Pv James]

La grande horloge de Poudlard sonna les 20 heures, Alice sortait justement de la Grande Salle, elle avait terminé son repas du soir, tous les élèves regagnaient leurs dortoirs, les professeurs quand à eux pouvaient traîner jusqu'à l'heure qu'ils voulaient, certains se préparaient même à entamer leurs rondes, ce qui n'était pas le cas des élèves.

C'était un jeudi soir et Alice attendait - pour une fois - le week-end avec une grande impatience, les vacances étaient aussi les bienvenues. Seulement quelques jours les séparaient du repos bien mérité. D'ici un peu plus d'un mois seulement, ce serait les fêtes, et tout Poudlard rayonnerait bientôt : les sapins, les décorations, tout était là chaque année pour rappeler aux élèves - comme s'ils pouvaient l'oublier - que Noël arriverait vite, que la moitié de Poudlard déserterait le Château.

Un esprit festif, des sourires joyeux, c'était la routine des élèves qui étaient en plein mois Décembre. Mais pour le moment, Novembre était encore bien là, et ils avaient tous le temps de se préparer aux fêtes !

Côté météo, le temps n'était pas trop à plaindre, de toute façon Alice s'aventurait peu dehors en ce moment. Elle sortait essentiellement lorsqu'elle avait besoin de sa dose de solitude, et aujourd'hui, ce n'était pas nécessairement le cas.

Alice marchait en direction des escaliers, en soir de semaine elle se couchait le plus tôt possible - même si, elle devait le reconnaître, il lui arrivait quelques fois d'avoir quelques écarts de conduite -, ce soir-là elle avait beaucoup travaillé sur ses devoirs pour une fois ! Sa troisième année lui demandait du temps surtout pour les longues rédactions qu'elle devait effectuer.

Mais c'était prévisible, surtout pour une élève qui, comme Alice, avait quelques difficultés en magie et la Serpentard aménageait ses heures de travail de la meilleure des façons qui soit, pour qu'elle soit également en mesure de s'accorder quelques heures de liberté. Ce jeudi elle n'avait donc plus rien à faire, sauf se coucher bien sûr, mais il n'était que vingt heures et Alice ne comptait pas se coucher si tôt, il ne manquerait plus que ça !

La Serpentard se dirigeait déjà vers les escaliers, elle voyait ceux du dessus qui bougeait incessament, elle avait en tête l'idée de se rendre à la Salle sur Demande, elle recréerait un endroit qui lui manquait, comme peut-être le grenier, ce lieu qui, bien souvent, faisait office de refuge chez elle.

Mais un élèment attira son attention, une note de musique flotta dans l'air, la jeune Serpentard de nature curieuse fut tout de suite attirée, elle tendit l'oreille, s'avisant que personne ne brouille ce qu'elle avait crût entendre. L'embrochement des escaliers était désert et une seconde note lui parvint, Alice en déduit que ce son volatile lui parvenait de sa droite, elle marcha donc en longeant une série de couloirs, ne sachant même pas où elle allait, seule la musique la guidait.

Le son se faisait de plus en plus fort, les notes plus réguliéres à chaque pas et finalement une large pièce s'ouvrit sous ses pas. La Serpentard patienta un long moment sur le pas de la porte, elle n'osait pas trop entrer, après tout la musique était allumée, cela signifiait sûrement que quelqu'un y était déjà. La Serpentard avança d'un pas supplémentaire et ses yeux firent le tour de la piècee qui était finalement - et à sa plus grande surprise - vide ! Le son provenait de nulle part, il flottait juste dans l'air et tout le mystère de cette musique n'en était qu'encore plus fort.

C'est décidée à s'approprier ce lieu que la Serpentard pénètra plus franchement dans la pièce, bien vite elle s'aperçut qu'elle n'était pas tombé dans cet endroit par un pur hasard ! Non, cette salle était sans aucun doute la Salle de Bal, ce qui expliquait la présence d'une musique.

La mélodie était douce, belle, presque enivrante, c'était une sorte de fond à la fois très présent mais aussi très discret. Une nuance de deux extrêmes qui encore une fois parvenait à séduire la jeune fille.

Alice se dirigea vers le pan de mur gauche, elle s'y adossa et ferma les yeux, laissant la mélodie glisser sur sa frêle silhouette. La douceur de la musique la faisait remonter à une ancienne époque, elle pensa tout d'abord à son histoire avec Maxime, malgré le fait qu'elle ne pensa qu'aux bons souvenirs une certaine mélancolie s'empara d'elle, c'est donc avec un large effort qu'elle tenta de penser à autre chose.

Encore une fois ce n'était pas des élèments très joyeux qui lui apparurent, elle songea aux regards des autres et surtout à celui de tous ceux qui, par le passé, ou encore aujourd'hui, la jugeaient sans même prendre la peine de tenter de la connaître. Mais malgré tout, Alice n'en avait que faire de leur opinion. Ces personnes n'étaient pas importantes pour elle, et elle ne se souciait plus de ceux qui n'en valaient plus la peine.

Alice se voyait donc vivre au jour le jour, comme au bon vieux temps, comme en premiére année. C'était de toute façon tout ce qui lui restait, maintenant : vivre au jour le jour, sans être sûre de rien du tout, sans rien savoir de l'avenir ou de ce qu'il adviendrait d'elle. La mélancolie persistait et aucun souvenirs heureux ne remontait à la mémoire d'Alice. N'avait-elle pourtant jamais connu le bonheur ? Il lui semblait pourtant qu'à une certaine époque, elle avait été heureuse, loin de toutes ces peurs et de toutes ces incertitudes.

La Serpentard ouvrit les yeux soudainement, regardant l'espace vide, écouter un peu de musique l'aidait à y voir plus clair, même si elle devait repasser par des étapes douloureuses. La jeune fille songea qu'elle avait trop pensé aux points noirs de ces derniers temps c'est donc avec douceur qu'elle referma les yeux, ses muscles se relâchérent et elle plongea dans un abîme délicieux et légèrement inconnu.

Des bribes de mots, des gestes doux, et une silhouette, une seule ! Celle de Yanny, son petit ami. Enfin elle avait un souvenir tendre dans ces souvenirs de brutes. C'est avec un sourire qu'elle ne contrôlait pas qu'elle plongea dans leurs premiers souvenirs de couple, elle voulait juste oublier un court instant les problèmes qui arrivaient contre son gré à égaler sa part de Bonheur.