Dîner chez les serpy's [pv Pansy et autres]

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Artémis pénétra la Grande Salle d'un pas nonchalant, ses oreilles soudainement envahies par la brouhaha ambiant. Il était environ sept heures et demi du soir et la pièce était bondée. La plafond ensorcelé pour refléter l'état du ciel à l'extérieur dévoilait un ciel bleu nuit, sans étoiles, agacé par quelques nuages tout aussi sombres. De grands lustres installés de part et d'autre de la salle illuminaient celle-ci, leurs nombreuses bougies brillant de milles feus. Comme toujours, une atmosphère on ne peut plus chaleureuse régnait dans cette pièce. Au fond, sur une grande table placée en hauteur présidait Dumbledore, entouré de plusieurs professeurs.

Des élèves de toutes maisons confondues se gavaient de la nourriture, toujours excellente, préparée par les elfes. Les pupilles des étudiants étincelaient rien qu'à la vue des plats succulents. La jeune fille continua son inspection, ses orbites passant par la table des Serdaigle, des Pouffsouffle, celle des rouges et or, auxquelles elle jeta un furtif regard haineux, avant de s'attarder sur celle des Serpentard.
Tout en se dirigeant vers le meuble en vieux bois inondé de verts et argent, elle chercha des yeux un coin où elle pourrait se tenir à l'écart de la cacophonie générale. Ses recherches furent vaines et elle dût se résigner à prendre place aux côtés d'un groupe de jeunes première année, dont elle fit taire la turbulence et l'humeur bavarde d'un coup d'oeil meurtrier.

Elle se servit ensuite copieusement, remplissant son assiette de poulet et de pommes de terre avant de s'emparer de la carafe d'eau et d'en remplir son verre, car, malgré sa popularité dans le monde des sorciers, le jus de citrouille n'inspirait à Artémis qu'un profond dégoût. Elle laissa son regard se promener le long de la table, reconnaissant quelques personnes et les saluant d'un rapide hochement de tête, tout en avalant de grandes bouchées de patates. La sorcière n'avait jamais surveillé son poids et s'était toujours goinfrée dès que son ventre criait famine et jusqu'à ce qu'il soit repu, et elle ne comptait pas changer son régime alimentaire prochainement, comme le conseillait tous les magazines que lisait ses camarades de chambre.

Puis, ses iris se baissèrent vers la bande de gamins qui lui lançaient parfois de furtifs regards apeurés qu'ils croyaient discrets. Pour n'être venu que très rarement ici, elle ne connaissait pas les nouvelles têtes. En effet, ses apparitions à la Grande Salle se faisaient de plus en plus espacées dans le temps. Elle n'aimait pas le tapage incessant dû aux bavardages des étudiants et préférait plutôt se nourrir directement dans les cuisines.
La petite troupe ne mit pas long feu avant de déguerpir, sous le regard méprisant d'Artémis, laissant derrière eux plusieurs places libres autour d'elle. Lorsqu'ils furent enfin invisibles, un rictus mi-amusé mi-victorieux vint se nicher sur les lèvres de la serpentarde.

Elle ne tarda pas à recommencer à avaler le contenu de son assiette, le regard plongé dans celle-ci, tout en jouant avec sa fourchette, essayant de cueillir de malheureux petits pois. Le regard dans le vague, les pensées voyageant ailleurs : c'est de cet état semi-léthargique dont un élève la tira en venant s'asseoir à ses côtés.

Invité

La classe et la prétention de l’avoir était tout un art qu’il fallait s’avoir s’approprier sans flancher et sans ciller. Tout cela commençait très tôt le matin par un réveil précoce avec en prévision un temps passablement élevé pour se préparer, prendre une douche et s’habiller de manière à ce que tout le monde pense que même tombée du lit ; Pansy à la classe. Ensuite, après avoir soigneusement vérifié que sa tenue était des plus correct et que sa coupe de cheveux ainsi que sa mine étaient impeccables, il fallait entamer la journée par un bon petit déjeuner en évitant de se mélanger au bas peuple et en rejoignant sa table le plus rapidement possible, mais sans avoir l’air de courir, le toute dans un style très étudié, si possible être entouré d’une ribambelle de filles de votre maison pour marquer la différence et montrer que ; Wouah, Pansy elle a plein d’amies, elle a trop la classe !

Evidemment le petit déjeuner se résume à des toasts très légèrement beurrés et confiturés agrémenté d’un jus de fruit, ne touchant surtout pas au bacon et au lait par risque de prendre des kilos supplémentaires tout à fait indésirables. Les gens ne peuvent ainsi s’empêcher de penser ; Wouah Pansy elle mange et elle ne prend pas un gramme, elle a trop la classe !

Oui vous l’aurez compris, l’ensemble de la journée de Pansy Parkinson était minuté par des règles très strictes de tenues, de fréquentation et j’en passe qui ne fait aucun doute sur ses ambitions ; montrer sa supériorité en tant que sang pur et surtout se faire remarquer par le beau Drago, l’homme de sa vie et le seul qui compte à ses yeux. Toute la journée, Pansy se baladait dans les couloirs, affublée de sa bande de copines, martyrisant les premiers années et les autres maisons dans le simple but de montrer à quel point les Serpentards sont supérieurs et meilleurs sous tout rapport. Résultat d’une éducation particulièrement strict et raciste sur les moldus et les traitres à leur sang.

Tout ça pour dire que ce soir là lorsque Pansy se rendit dans la grande salle pour y prendre son dîner, son regard méprisant ne se posa pas une seul fois sur les trois autres tables, son menton se fit le plus haut possible et sa démarche la plus élégante possible, démontrant une nouvelle fois qu’elle avait la classe et qu’elle portait son uniforme avec dignité pas comme certain qu’elle ne s’avisera pas d’adresser la parole. Chaque jour s’était le même manège ou presque qui s’arrêtait le soir une fois de retour dans son dortoir, derrière ses rideaux à baldaquins et où parfois elle se mettait à pleurer à chaudes larmes devant l’injustice des autres élèves et de leur stupidité.

Ses pas la menèrent assez rapidement jusqu’à la table des vert et argent où elle sourit à quelques personnes en passant jusqu’à ce que son regard se pose, perplexe sur Artémis qui mangeait tranquillement.

Arté ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?

Intriguée, Pansy s’assit en face de sa camarade de maison et avança son visage vers elle pour se mettre dans la confidence de la jeune fille. Il était très inhabituel de voir Artémis se joindre à leur table durant la journée, Pansy savait très bien que ce n’était pas un problème de ligne mais plutôt un désir de rester tranquillement à la cuisine pour manger ce qu’elle souhaitait sans être obligée d’être entourée de toute l’école si bruyante. Pansy approuvait ce comportement et se disait que parfois elle ferait mieux de faire pareil, mais la perspective de se pavaner devant toute l’école était trop tentante et c’est pourquoi la jeune fille venait prendre tous ses repas sans exception ici plutôt que dans la cuisine seule et isolée avec elle-même.

J’espère que tout va bien.

Elle lui lançait quelques regards curieux tout en entamant son dîner, remplissant son assiette de choses diététiques et mesurées à l’œil, évitant ainsi de prendre des formes et de modifier affreusement sa silhouette.

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Artémis releva la tête et ses pupilles, auparavant rivées sur son assiette, découvrirent le visage soucieux de Pansy, qui la fixait du regard. Cette dernière était, sous ses airs de peste, une excellente amie sur qui elle pouvait compter. Les deux serpentardes s'étaient rencontrées bien avant Poudlard, leurs parents appartenant au cercle fermé de la haute société mais surtout faisant partie de la cour du Lord Noir. Elles partageaient le même mode de vie et avaient subi toutes les deux l'idéologie raciste, qu'elles étaient contraintes de partager, de leurs géniteurs, pendant leur enfance. Bref, les deux brunes étaient proches et Pansy constituait l’une des seules amies d’Artémis en qui elle avait confiance.

Elles se ressemblaient en plusieurs points, comme, par exemple, leur haine des gryffondors, leur adoration pour leur maison, leur mépris pour les autres, leur narcissisme, et bien d’autres. Toutefois, Pansy entretenait son image inlassablement alors que son amie, elle, était plus je m’en foutiste. En effet, la première ne sortait jamais décoiffée ou débraillée, même après une de ces grosses fêtes, spécialité des Serpentards, elle était tout le temps habillée avec classe, possédait une cour de poules gloussantes qui la suivaient partout et la pire phobie de la jeune fille était qu’un jour, sa balance lui indique qu’elle avait pris cent grammes. Artémis, même si, de par son statut, était obligée d’être classe et distinguée, ne faisait pas d’effort vestimentaire, capillaire ou alimentaire. De fait, le matin, elle mettait la première chose qui lui tomberait sous la main, passait deux rapides coups de brosse à ses cheveux et descendait prendre son petit-déjeuner, un air ensommeillé plaqué sur le visage, pour manger tout et n’importe quoi, ne s’inquiétant pas pour son poids qui l’indifférait. Elle était le plus souvent seule, ne supportant la présence d’autrui, et ne suscitait chez les élèves que respect et crainte. De plus, elle ne comprenait pas l’admiration que vouait son amie au « Prince des Serpentard » : Drago Malefoy.

Mais malgré leurs quelques différents, les deux vertes et argent finissaient toujours par se réconcilier, étant toutes les deux deux petites pestes manipulatrices. C’est pourquoi lorsque des murmures d’admiration et d’envie s’élevèrent tout autour d’elle, émis par les élèves de sa maison, elle n’eut besoin de relever la tête pour connaître l’identité du nouvel arrivant : Pansy Parkinson.
Son air intrigué toujours plaqué sur sa figure, celle-ci exprima sa surprise :

- Arté ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?, lui demanda-t-elle.

Elle s’assit ensuite à ses côtés et se rapprocha d’elle, afin de pouvoir avoir une discussion un minimum discrète et intime. Son étonnement palpable était compréhensible : Pansy, qui petit-déjeunait, déjeunait et dînait dans la Grande Salle ne croisait quasiment jamais Artémis, qui elle, préférait prendre ses repas au calme. Bien qu’elle ait invité la jeune Parkinson à se joindre à elle maintes fois, celle-ci ne pouvait rater une occasion de briller devant les autres.

- Eh bien, comme tu peux le voir Pansy, je mange, répondit-elle, un sourcil froncé, l’autre planant haut dans son front alors que sur ses lèvres, s’étalait un rictus ironique.

Artémis dirigea ensuite sa fourchette vers sa bouche grande ouverte et en avala la totalité. Sa remaque n’avait rien de méchant, c’était juste sa façon de communiquer et son amie s’y était sans aucun doute habituée depuis le temps. Elle ajouta ensuite, inquiète et toujours aussi étonnée:

- J’espère que tout va bien.

Pansy entama ensuite son dîner, constitué surtout de légumes et d’aliments sains, ne risquant pas provoquer un quelconque changement de poids, tout en lui lançant des coups d’œil en coin. Artémis eut le même air narquois que tantôt en regardant le contenu du plat de l’autre Serpentarde mais ne fit pas de remarque désobligeante.

- Oui, ne t’inquiète pas, ça va…, la rassura-t-elle évasivement.

Elle s’empara ensuite de la carafe d’eau pour en remplir son verre et se tourna vers Pansy, toujours occupée à manger et à guetter l’instant où apparaîtraient les caméras cachés.

- Alors, ta journée ?, questionna-t-elle, désirant changer de sujet subtilement.

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