Galiotte de Kantt

Comment qualifier Galiotte physiquement parlant ? Grande jeune fille, à la silhouette fine, élancée. Bien que sportive, définir son corps comme celui d’une athlète de grande carrure, serait bien exagérer les choses. Ceci étant dit, ses proportions sont respectées, faisant d’elle une adolescente en fleur. Une démarche franche, déterminée, pas dégingandée pour un sou, vient s’ajouter à tout ça. Sa haute stature et son port de tête altier lui asseyent une allure noble, presque royale. Car oui, Galiotte vient d’un milieu abondant, où l’argent coule à flot et où le besoin personnel fait vivre.

D’ailleurs, cette particularité se transformait pratiquement chez elle, en trait caractéristique. Une dégaine de princesse, tendant à se croire meilleure que tous, et croyant à l’apparence physique comme premier atout. Une longue cascade de cheveux la plupart du temps brunâtre châtains, légèrement ondulés, encadre son visage à la peau douce et blanche. Cette masse capillaire forme une majeure partie de sa beauté, Galiotte les peigne minutieusement avant chaque sortie et tient à les garder toujours impeccables. De vagues reflets brillants submergent souvent ses cheveux, illuminés sous les lueurs du soleil, éclatant sous ses rayons.

Caractéristique de Galiotte, sa frange, ou mèche selon ses envies, varie régulièrement de tailles, de couleur ou de forme même. Tant Galiotte se montre coquette et féminine, tant elle accorde de l’importance à sa beauté intérieure également, bien que le reste de sa famille l’ait éduquée autrement. Sa peau pâle, gardant toujours cette même couleur livide, la distingue des autres. L’on aurait pu penser qu’un long séjour sous de chauds rayons lui aurait fait du bien, mais… Son visage, dont les traits fins et réguliers faisaient d’elle une jeune fille charmante, d’un ovale bien dessiné, en avait conquis plus d’un auparavant. Ces traits qu’elle soignait jour après jour, et chaque minute un peu plus, étaient devenus pour elle ses attraits majeurs.

Ses grands yeux à l’iris d’une rare couleur penchant entre noisette et noir, et dont la pupille était d’un noir intense, rehaussés de longs cils prolongés de noirs, fardés à outrance parfois, constituaient la majorité de sa beauté. Majorité de sa beauté, oui, mais seulement une infime partie de son charme. Car si ce que Galiotte avait de plus beau étaient ses yeux… Son regard d’ailleurs, à la fois profond et perçant, capable de mettre en péril la concentration de quiconque le croise, exerçait sur certains une sorte de pouvoir hypnotique, fascinant et à la fois, inquiétant.

Ses yeux, comme beaucoup de jeunes gens, exprimaient nombre de choses, mais la pureté et la générosité se lisait dans les siens, autant que la bonté prédominait dans son regard, avec malgré ça, une pointe d’excentricité et de timidité. Niveau vêtements, elle porte des habits simples, le plus souvent tâchant de se montrer dans les dernières créations à la mode, style et extravagance sont ses maîtres mots. Tout dans sa physionomie laisse penser à une personne à la sensibilité profonde et très encline à la compassion.

Galiotte eut la chance de naître dans une illustre famille de Phoenix, en Arizona. Son nom lui apporta bien des avantages, notamment celui du luxe, de l’apparat. Pour une petite fille, imaginez ce train de vie fastueux, fait de rêves et d’irréalités… Son début d’enfance fut joyeuse. Ce fut celle d’une enfant gâtée à loisir, choyée, entourée de tout l’amour dont une petite fille a besoin, mais quémandant toujours plus d’amour. Ses parents lui portaient une affection sans bornes et lui étaient totalement dévoués.

Étant la benjamine d’une famille de trois enfants, elle fut toujours plus chouchoutée que les autres, lui attirant les foudres de son frère et de ses sœurs. Elle naquit cependant au sein d’une famille équilibrée, aimante et solidaire. Ses parents faisaient tout pour le bonheur de leurs enfants, et auraient très bien pu y parvenir si un évènement indépendant de leur volonté n’avait rompu la joie et le bonheur en deux, pour laisser place à des sentiments bien plus macabres et mélancoliques.

Août, Galiotte a sept ans. Son père conduit comme chaque matin, depuis qu’il a trouvé un nouvel emploi, son ami et lui, sur une des routes les plus meurtrières d’Arizona. Un camion, l’impact est imminent et inévitable avec la voiture. Après la mort de son père, la petite fille s’enferme dans un silence frustré. Une rancœur naît en elle, l’empêchant de s’imaginer une vie toute rose, comme certains enfants osaient en rêver. Amertume qui s’efface avec le temps, mais laisse une trace, même infime, et indélébile chez elle.

Galiotte n’est plus la petite fille bien élevée, consciencieuse et indifférente. A neuf ans, elle commence à s’intéresser à son entourage. Délaissant sans regrets ses anciens amis, elle déménagea, avec sa famille, pour se rendre dans une banlieue londonienne. Vivant désormais entre l’isolement et l’ignorance de sa mère, elle se réfugie dans l’espoir qu’un jour, les choses changeraient pour elle. Car oui, sa mère, depuis la mort de son époux, s’est transformée en une jeune femme froide et intolérante. Chose qui fut très dur pour ses enfants, mais ce, surtout pour Galiotte, encore très jeune, et qui, avec ses yeux de petite fille, s’entêtait à quémander en vain son amour.

Janvier, l’anniversaire de ses onze ans, Galiotte reçut une lettre étrange. Grande enveloppe blanche, portant un cachet particulier. Intriguée, la fillette la décacheta aussitôt, pour en lire le contenu.

Quelques jours plus tard, elle partit pour Poudlard. Tant elle était hantée par la peur de commencer une nouvelle vie, de quitter son ancienne vie, tant elle se sentait légère et heureuse à la fois, d’avoir été admise dans un collège de sorcellerie des plus renommés.